Parcours 3 : Instruments de musiques traditionnelle : une lutherie contemporaine

Toutes les cultures des peuples du monde ont su, au fil du temps, inventer des instruments de musiques originaux, tant par leurs sons que leurs esthétiques. Ces instruments se sont toujours adaptés à la pratique des musicien·ne·s mais surtout aux besoins qu’en exprimait la communauté qu’ils servaient.

En France, les musiques populaires et leurs instruments ont subi de nombreuses mutations après la Révolution Française. Ils ont accompagné les changements de la société (exode rurale, révolution industrielle, nouvelles pratiques culturelles…) puis petit à petit sont tombés en désuétude après la seconde guerre mondiale. Après mai 68, avec l’arrivée du mouvement folk, ils connaissent un renouveau avec de jeunes luthier·ère·s qui, au fil des rencontres et des collectages, apprennent à recréer ces objets musicaux uniques. Après 50 ans de recherches, d’essais et de vente, une deuxième, voire une troisième génération de luthier·ère·s et de facteur·rice·s ont atteint une qualité de fabrication remarquable. Étonnamment ces artisan·e·s restent souvent isolé·e·s, rares… absent·e·s des médias tant papier que sur la toile. Sait-on que dans l’hexagone, il existe des luthier·ère·s qui fabriquent une quinzaine de cornemuses différentes?

Ce temps d’échanges, de discussions et de découvertes dans le cadre des rencontres Modal sur ces instruments de musique particuliers permet d’explorer les limites dans lesquelles ces instruments à la fois vrais et faux se tiennent : entre le classable et l’inclassable, entre le musical et le para-musical, entre musique savante, populaire et traditionnelle, entre bricolage, tradition et professionnalisme, entre art, art naïf et art brut, entre poubelle et musée…