Atelier #3 | |
13 juin 2025 - 14h30 - 17h30 | Conservatoire Emmanuel-Chabrier |
Parcours n°3 – L’enseignement des musiques de tradition orale : Transmettre, enseigner, apprendre, reproduire, imiter, inventer : quels choix et pourquoi ? | |
De nombreux acteur·ices des musiques de tradition orale développent des approches variées pour la transmission de ces répertoires et pratiques. Certain·es conçoivent leurs propres outils pédagogiques, d’autres s’intègrent aux institutions établies, tandis que d’autres encore privilégient des dynamiques locales, intergénérationnelles ou familiales. Ces approches ne s’excluent pas mais se complètent, enrichissant ainsi le paysage de l’enseignement des musiques traditionnelles, qu’elles soient d’ici ou d’ailleurs. Mais quels sont les véritables objectifs de cet enseignement ? S’agit-il de fournir aux élèves des clés d’interprétation et de compréhension des langages musicaux ? De former des musicien·nes capables d’innover tout en restant ancré·es dans une tradition vivante ? De préparer des enseignant·es à transmettre ces savoirs dans un cadre structuré ? Ces questions sont d’autant plus cruciales que les musiques de tradition orale s’inscrivent dans des logiques de transmission différentes de celles des conservatoires, où l’écrit et la standardisation des cursus restent prédominants. Comment faire bouger les cadres. En ce sens, plusieurs enjeux méritent d’être explorés dans ce temps au sein de modal-les rencontres : – L’improvisation et la création collective, qui sont au cœur des musiques de tradition orale et peuvent enrichir l’ensemble des esthétiques enseignées ; – La transversalité entre les disciplines en dépassant les cloisonnements entre musiques classiques, actuelles et traditionnelles ; – Les pédagogies spécifiques à l’oralité, qui peuvent être une ressource précieuse pour d’autres disciplines musicales et aider à renouveler les approches d’apprentissage ; – La reconnaissance des musiques minorisées, afin d’assurer une meilleure représentativité des cultures musicales au sein des établissements. Quelle place pour les musiques traditionnelles dans un projet d’établissement musical ? Trop souvent cantonnées à une discipline annexe ou perçues comme un simple répertoire figé, les musiques traditionnelles portent pourtant en elles un formidable potentiel d’expérimentation pédagogique et artistique. Leur enseignement ne se limite pas à la transmission d’un corpus : il engage une réflexion sur l’écoute, l’interaction, le jeu collectif et l’improvisation. Autant d’éléments qui résonnent avec les évolutions actuelles de l’enseignement musical et qui peuvent inspirer une refonte plus large des pratiques conservatoriales. Dans cette optique, la place des pratiques amateurs et des formes de transmission non académiques est essentielle. Comment préserver et intégrer ces dynamiques vivantes sans les enfermer dans des cadres trop rigides ? Quels espaces peuvent être créés au sein des conservatoires pour favoriser une transmission qui ne soit pas seulement fondée sur la reproduction des répertoires, mais qui encourage aussi la création et l’expérimentation ? Ces questionnements rejoignent les réflexions portées par la FAMDT et ses partenaires, tels que Les Brayauds, DROM (KBA), l’IMM, Caminaires (Coopérative Sirventés), le Cefedem Auvergne-Rhône-Alpes Ensemble, ils interrogent les modèles institutionnels actuels et travaillent à une meilleure reconnaissance des musiques de tradition orale dans les établissements d’enseignement musical. À travers cet atelier, nous explorerons les pistes pour une intégration plus organique et légitime des musiques traditionnelles dans les conservatoires, en mettant en lumière les expériences réussies et les défis à relever pour que ces musiques trouvent pleinement leur place dans le projet pédagogique et artistique des établissements tout en restant ouvertes à la vie culturelle des territoires. |
6 mai 2025